Les tapisseries de la Cathédrale

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 Après les visites insolites que notre ami Jean-Paul Lingelser nous avait concoctées l'an dernier, visites d'une cathédrale dont beaucoup ont découvert alors bien des aspects méconnus, c'étaient cette année les Tapisseries de la cathédrale dédiées à la Vie de la Vierge qui ont fait l'objet de notre attention admirative. L'érudition et les talents de conteur de notre ami Jean-Paul Lingelser sont largement connus et ce sont quatre groupes, près de cent personnes, qui se sont succédés dans la nef jeudi et vendredi 13 et 14 décembre. Dans le froid certes, mais le temps de l'Avent est la seule période où les 14 tapisseries sont exposées : malgré les restaurations, y compris récentes, elles restent fragiles et ne supporteraient pas la lumière toute l'année.

 

Jean-Paul en a conté l'histoire qui ne débute pas en 1739 comme pourraient le laisser croire les cartouches au bas de chaque tapisserie, après que les chanoines du Grand Chapitre de la Cathédrale en aient fait acquisition un jour de septembre 1739. Une fameuse séance au cours de laquelle les trois chanoines présents, tous les trois de la grande famille des Rohan - deux vont devenir évêques de Strasbourg - décidèrent de profiter d'une offre avantageuse des chanoines de Notre-Dame de Paris.

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Ces tapisseries ont en effet une origine qui remonte à un siècle en arrière et leur création associe, comme souvent à l'époque, la religion et la politique en mêlant la Vierge, le Roi Louis XIII et le Cardinal de Richelieu ! "Un vrai roman", nous fait remarquer Jean-Paul. Une histoire qu'il nous a fait brève (le froid...) : devant les menaces de l'Espagne qui occupait alors la Picardie, aux prises avec les Huguenots, Louis XIII s'inquiète : il n'a pas de descendance. Le Roi prononce alors "Le Vœu de Louis XIII"  - Richelieu en est à l'origine -  consistant à mettre son royaume sous la protection de la Vierge. Richelieu en courtisan avisé fait réaliser sous l'égide de son intendant Le Masle une série de tapisseries ayant pour thème la vie de la Vierge. C'est à Notre-Dame de Paris qu'appartiennent donc d'abord ces tapisseries. Elles arriveront à Strasbourg vers 1740.

 

 

 

 

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 Passant en revue chaque tenture, Jean-Paul en décrit les éléments remarquables, le prétendant malheureux aux épousailles d'avec la Vierge qui, de dépit, brise son bâton non fleuri ; le phylactère 'Deposuit potentes' pour faire trembler les puissants ; l'air perplexe de Joseph, avec son menton appuyé sur sa main, lors de la naissance de Jésus (ci-contre) ; la Vierge emportée au paradis par des anges, ce qui illustre une assomption non de sa propre force mais de la puissance de Dieu , etc...  Il cite aussi les artistes qui ont créé les dessins permettant de réaliser les tentures en divers endroits dont Bruxelles : Philippe de Champaigne pour les premiers, Jacques Stella puis le lorrain Charles Poerson pour la majorité d'entre elles. La réalisation revient souvent à Pierre Damour de Paris : plusieurs tentures portent d'ailleurs la marque 'PAR DAMOVR'.

 

 

  

 Un grand merci à Jean-Paul Lingelser, Président de la Société des Amis de la Cathédrale de Strasbourg, de nous avoir fait partager une fois de plus quelques-uns de ses savoirs sur notre cathédrale et son admiration pour une histoire effectivement passionnante.

Un lien utile : http://www.amis-cathedrale-strasbourg.fr/

 

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