C'est notre ami Jean-Paul LINGELSER qui en a fait la proposition : Président de la Société des Amis de la Cathédrale de Strasbourg, à ce titre émérite connaisseur de ce trésor architectural et culturel de notre région, il a organisé pour le Club Mgen 67 une visite de la cathédrale sortant un peu des sentiers battus. Le succès de sa proposition a été tel qu'il a fallu programmer quatre visites : plus de 150 membres du Club ont eu en ce début 2011 le privilège de voir la cathédrale sous des aspects qu'ils n'avaient pas encore découverts.

C'est dans la "Leichhöfel", que peu d'entre nous avaient déjà foulé, que Jean-Paul Lingelser nous a lu le texte ci-contre de Goethe, montrant  à quel point la cathédrale s'est révélée au cours des siècles un enjeu politico-culturel : architecture gothique, soumise à quelles influences... des artistes de l'Ile-de-France par exemple ?... ou architecture "allemande" point final ?

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"Lorsque j'errais autour de ton tombeau, ô noble Erwin et que je cherchais la pierre qui m'indiquerait : en l'an du Seigneur 1318 le 16 février mourut Maître Erwin, maître d'oeuvre de la cathédrale de Strasbourg, je ne pus la trouver et aucun de tes concitoyens ne sut me montrer cette place sacrée où j'aurais épanché l'hommage de ma vénération. Alors je fus profondément affligé dans mon âme... Mais qu'as-tu besoin d'un monument ! Tu t'es érigé toi-même le plus magnifique !
 
C'est alors que se révéla à moi, en un léger coup d'aile, le génie du grand architecte ! Ô Erwin, génie sacré, comment la colère ne me saisirait-t-elle pas en voyant l'historien de l'art diminuer ton oeuvre en lui appliquant l'épithète mal comprise de "gothique". Voilà l'architecture allemande, voilà notre architecture !"

Manifeste "Von deutscher Baukunst" paru en 1773 dont le retentissement sera considérable, marquant une véritable politisation de l'architecture comme outil de restauration nationale.

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C'est pourtant dans cette "Leichhöfel" (photo ci-dessus), petit espace extérieur situé derrière la chapelle Saint-Jean, elle-même fermée aux visiteurs, que guidés par Jean-Paul, nous avons trouvé - nous... - l'épitaphe de  ce fameux Maître Erwin : nous avons pu lire la date 1318 de sa mort, celle de son épouse Husa (+1316) et celle de son fils Jean (+1339), probable successeur de son père.

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Pour notre groupe, Jean-Paul Lingelser avait fait ouvrir les deux vantaux du portail d'entrée. C'est peu dire que Jean-Paul connaît le sujet, auquel il a consacré une étude détaillée. N'eût été un vent puissant et frisquet, il nous en aurait parlé pendant deux heures...

C'est au XIXè siècle que l'architecte de l'Oeuvre Notre-Dame Gustave Klotz engage d'abord les études puis fait procéder à la réalisation des portes en bronze comme elles existaient avant la Révolution. Louis Steinheil, peintre renommé à Paris, Adolphe Geoffroy, son gendre sculpteur et l'orfèvre, parisien également, Alexandre Chertier sont maîtres d'oeuvre de cette extraordinaire restauration terminée en 1879, admirée le 1er septembre  de la même année par l'empereur Guillaume 1er.

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La crypte, autre lieu non autorisé au touriste de base, présente des aspects bien différents, selon que l'on regarde la voûte centrale en berceau ou bien les voûtes en arêtes. Elle est composée de deux salles, l'une sous l'abside, l'autre sous la croisée du transept.

Reposent dans cette crypte des évêques qui ont marqué l'histoire du diocèse, dont Mgr Elchinger, évêque de 1967 à 1984 dont les homélies lors de la "messe pour la France" à l'occasion du 14 juillet furent célèbres !

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Il n'est point de visite digne de ce nom de la cathédrale de Strasbourg sans qu'on s'arrête devant quelques-uns de ses vitraux... quelque 2000 mètres carrés... dont la plupart date du XIIIè ou de la première moitié du XIVè siècle mais qui ont été constamment remaniés, remodelés, démontés et remontés (guerre 39-45).

A quoi reconnaît-on un vitrail, ou une partie de vitrail d'art roman ou bien d'art gothique ? Jean-Paul Lingelser a donné quelques clés de lecture. Par exemple sur les vitraux ci-contre : la moitié inférieure est romane, la moitié supérieure est gothique. Saurez-vous deviner ce qui permet d'en décider ?

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 Il y eut aussi, en passant, le petit bonhomme avec la tête de mort caché à droite de l'horloge astronomique, le petit personnage au pied d'un des piliers massifs de la nef, qui apparaîtra mystérieux à la plupart : il représente Johann Knauth qui a sauvé la cathédrale de l'écroulement en stabilisant en 1912-1913 le pilier nord du narthex...  Tous ces "petits" détails qu'on ne voit pas d'habitude mais qui ont piqué une curiosité savamment éveillée par Jean-Paul.

Bravo à Jean-Paul Lingelser et un très, très grand merci à lui d'avoir consacré quatre demi-journées à nous guider dans cette cathédrale.  Nous l'avions tous déjà visitée... mais pas tout à fait de la même manière !

Et... à l'année prochaine ?...

Un diaporama rapide sur la visite du 12 avril, avec possibilité de le voir en "plein écran" : après obtention de la page, cliquer sur 'Diaporama'. Pour avoir le plein écran taper sur la touche 'F11'. Photos de J-L Metter et F. Genevaux.

Jean-Paul Lingelser est Président de la Société des Amis de la Cathédrale de Strasbourg. Elle possède un site internet : http://www.amis-cathedrale-strasbourg.fr/

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